Du 21 au 23 octobre 2013, se sont tenus à Bamako les États généraux de la décentralisation. Plus de 1000 personnes ont participé à cet évènement apprécié comme un important engagement du gouvernement malien à poursuivre sa politique de décentralisation, impulsée il y a déjà plus d’une décennie. Leur organisation, dans un contexte de post-conflit ont conféré aux États généraux de la décentralisation un caractère particulier. Ils visaient, en effet, à « dégager des orientations claires sur lesquelles l’État pouvait s’engager pour conduire l’approfondissement de la politique de décentralisation au Mali », dont les résultats attendus étaient :

• « Les orientations dégagées notamment par le Forum national sur la décentralisation au Mali, le Forum des collectivités locales sur la gestion de la crise au Mali et le Plan pour la relance Durable (PRED) sont actualisées à la lumière de l’évolution du contexte politique et institutionnel;
• Des perspectives stratégiques et opérationnelles en vue d’un approfondissement de la réforme et pouvant être inscrites comme priorités dans les stratégies et programmes d’appui à la décentralisation sont dégagées;
• Une réponse construite autour de la décentralisation pour assurer et renforcer l’unité et la cohésion du Mali tout en prenant en compte sa diversité, est adoptée. »

UNCDF a été invité à participer aux États Généraux et à partager son expérience sur le financement du processus de décentralisation, et ce, à travers une analyse comparative visant à mesurer les progrès et les défis du pays dans ce sens. Ayant, depuis toujours, joué un rôle de premier plan auprès du gouvernement du Mali dans le cadre de sa politique de décentralisation, l’UNCDF est considéré comme un de ses partenaires privilégiés en termes de contenus et de pratiques en la matière.

C’est ainsi que Christian Fournier, conseiller technique en développement local basé au siège de l’UNCDF à New York, a présenté, lors de la plénière de lancement des Etats généraux, les résultats de recherches réalisées par l’UNCDF sur les modèles de financement du développement local ; ces résultats sont le fruit des données accumulées au cours des années des exercices SAFIC réalisés en Afrique de l’Ouest et de recherches récentes, ainsi que des bonnes pratiques pour la réussite des transferts financiers. Cette présentation a servi d’éléments de repère aux travaux sur la thématique portant sur le financement des collectivités territoriales.

Au cours des États Généraux, 10 ateliers spécifiques se sont tenus et ont donné des résultats intéressants pour le futur de la décentralisation au Mali. Les 32 recommandations, issues de la rencontre, seront bientôt assorties d’une feuille de route qui précisera l’échéancier de mise en application de celles-ci dans le programme de travail du gouvernement et des collectivités territoriales. Mais d’ores et déjà, on peut retenir trois grandes recommandations phares liées au développement local et à la poursuite du travail de l’UNCDF au Mali :

• « Élargir l’assiette fiscale des collectivités et améliorer le recouvrement des impôts et taxes à travers une synergie d’actions entre les services déconcentrés et les collectivités;
• Restructurer et regrouper les cellules d’appui à la décentralisation et à la déconcentration par secteur, et les renforcer pour une mise en œuvre des plans de décentralisation et de déconcentration au niveau des ministères concernés par les transferts de compétences;
• Renforcer les capacités des acteurs pour la promotion d’une culture de bonne gouvernance locale basée sur les principes de responsabilité, d’obligation de résultats, de transparence, et prenant en compte les légitimités traditionnelles et le genre. »