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Appui à la Production Maraîchère

Depuis son plus jeune âge, Mme Ali Salimata etait habituée à parcourir régulièrement les alentours de son village pour collecter les herbes sauvages qui venaient compléter, sous forme de sauce, les repas quotidiens principalement composés de pâte de maïs ou de manioc. Son mari qui est agriculteur, possède quelques petits ruminants et cultive son propre champ avec du soja et de l’arachide qu’il vend à la récolte. Mais ces activités ne suffisaient pas pour que la famille s’alimente correctement tout au long de l’année : elle avait des difficultés pendant près de trois mois en attendant les rentrées d’argent issues de la vente des produits de la récolte.

Récemment, les services de la Mairie de Nikki ont contacté Mme Ali Salimata pour qu’elle participe aux activités génératrices de revenus proposées par la mairie, soutenues par le projet PA3D dans le cadre de la mise en œuvre d’interventions ciblées en faveur des personnes les plus vulnérables. Mme Ali Salimata, s’est portée volontaire pour contribuer à la création d’un groupement de maraîchage.

Dès son implication dans le groupement de maraîchage du village de Takou, Mme Ali Salimata a pu bénéficier de cinq planches de terrain pour cultiver ses légumes. Elle a appris les techniques de culture par le biais de formations offertes par les services déconcentrés et a reçu un peu de semences pour débuter son activité. Depuis, Mme Ali Salimata se lève tous les jours à 6 heures pour arroser ses planches de légumes et arracher les mauvaises herbes. Elle récolte ensuite les légumes arrivés à maturité qu’elle utilise principalement dans la préparation des repas quotidiens de son foyer mais qu’elle revend parfois lorsqu’elle récolte de grandes quantités. Elle travaille aussi en étroite collaboration avec les autres femmes du groupement afin de maximiser sa production : en cas d’attaque sanitaire des cultures par exemple, les femmes du groupement se cotisent pour l’achat de produits phytosanitaires qu’elles utilisent simultanément pour éviter les risques de propagation des insectes.

Depuis qu’elle s’est engagée dans cette activité, les membres de sa famille qui avaient des problèmes de santé réguliers ont vu leur situation s’améliorer. Mme Ali Salimata attribue cette amélioration à la consommation quotidienne de produits frais issus du maraîchage : « nous mangeons beaucoup plus de légumes qu’auparavant, nos repas quotidiens sont beaucoup plus savoureux et beaucoup plus variés ce qui nous rend plus forts au quotidien ». La vente du surplus de sa production lui permet aussi de générer un petit revenu qu’elle utilise pour l’achat de fournitures scolaires et pour payer le petit déjeuner de ses enfants scolarisés. Le statut social de sa famille s’est ainsi amélioré et Mme Ali Salimata, qui faisait partie des plus pauvres de son village, se considère aujourd’hui comme une privilégiée.

Le maraîchage a permis d’accroître la disponibilité de légumes au sein du village : « depuis la mise en place du périmètre de maraîchage, beaucoup de personnes du village se déplacent matin et soir pour s’approvisionner en légumes, et il y a toujours de quoi vendre ». Fort de ce succès, la commune de Nikki a décidé d’augmenter la superficie du périmètre de maraîchage afin d’offrir la possibilité d’adhésion au groupement à un plus grand nombre de personnes vulnérables.