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En ce début de mois de mai à Dori, chef-lieu de la province de Séno et capital de la région Sahel au Burkina Faso, une chaleur torride frappe la région. Cela n’empêche pas Boukary BOUREIMA MAIGA et Eric KONDIA, tous deux volontaires des Nations-Unies (VNU) engagés dans le programme UNCDF « Initiatives transfrontalières de développement local », de faire la tournée des partenaires locaux du programme pour mieux faire comprendre les enjeux de développement de la région. VNUS nationaux, ils sillonnent la ville tout sourire en saluant tantôt éleveurs et vendeurs de bétails ou représentants locaux. Depuis près de 4 mois, ils travaillent de concert avec les autorités communales pour appuyer UNCDF dans ses efforts de mise en œuvre de projets à caractère transfrontaliers.
Spécialiste en développement économique local et technicien supérieur d’élevage, Boukary est originaire de Dori. Il connait donc mieux que quiconque les conditions de vie des populations locales et les besoins prioritaires à combler dans cette zone aride ou l’élevage est maître. En effet, 90% des habitants vivent grâce à leurs troupeaux. Le programme LOBI représente donc pour lui une opportunité de faire connaître les enjeux reliés aux problématiques transfrontalières des éleveurs et surtout, une opportunité de participer au développement de l’espace IIRSahel, à cheval sur le Burkina Faso, le Niger et le Mali. « Être volontaire, c’est un métier noble, un travail de cœur et d’engagement. Étant fils du pays, je ne peux que me réjouir du développement de la zone et de la sous-région.
Le programme LOBI, en partenariat avec l’UEMOA et avec l’appui financier du Luxembourg, vise à impliquer des autorités locales transfrontalières de la zone IIRSahel dans un double processus de développement local et d’intégration régionale. Il ambitionne de renforcer la durabilité des institutions à toutes les échelles de développement, de renforcer l’effet des politiques de développement local et d’intégration régionale, de stimuler la décentralisation pour la rendre plus efficace, pertinente et porteuse de développement. Parmi les investissements prévus en 2015, il est prévu la construction d’un abattoir-séchoir, de deux parcs de vaccination, d’une unité industrielle de production d’aliments pour le bétail à Dori et du balisage et de l’aménagement d’une piste à bétail transfrontalière de 200 km.
« Je suis fier de contribuer aux projets de développement prévus par UNCDF car la coopération transfrontalière constitue un instrument de prévention des conflits. Nous faisons face à plusieurs problématiques mais je dirais qu’une des priorités est de permettre aux éleveurs et aux agriculteurs de vivre en harmonie grâce à la piste de transhumance. Nous travaillons aussi à construire une unité de fabrication d’aliments pour bétail, qui sauvera les animaux de la zone, qui souffrent énormément de la sécheresse et du manque de fourrage », explique avec conviction, Boukary.
Des volontaires engagés pour le développement de leur pays
Eric Kondia lui, est un jeune économiste planificateur de formation originaire de l’est du Burkina Faso et soucieux lui aussi de s’impliquer comme VNU pour un avenir meilleur au Sahel. Affecté dans la ville de Dori, ce jeune volontaire croit qu’il s’agit d’une opportunité en or pour lui de joindre l’utile à l’agréable. En effet, « je suis spécialiste en appui à la maitrise d’ouvrage communale et en conseil de proximité, j’ai donc l’occasion de mettre mes connaissances au service des structures locales pour les appuyer dans la mise en œuvre des investissements pilotes prévus. Professionnellement, c’est une belle expérience car la thématique transfrontalière est extrêmement pertinente pour des zones comme IIRSahel. Il ne faut plus penser le développement en l’encerclant dans un seul pays… », dit-il en ajoutant, que « cette Initiative de UNCDF constitue un programme novateur de mise en œuvre d’un mécanisme institutionnel et financier transfrontalier et montre bien le rôle important de l’UNCDF dans la relance de la coopération transfrontalière au Sahel ».