Appui à la production maraîchère des femmes de Nikki
Dans la commune de Nikki, au Bénin, les femmes étaient organisées en groupement depuis 8 ans. Leur groupement était composé de 60 membres mais il n’était pas structuré. Le périmètre maraîcher sur lequel travaillaient les membres du groupement individuellement n’était pas clôturé et les planches qu’ils confectionnaient étaient de petites planches circulaires.
Le niveau de production était faible et le revenu moyen d’une femme était de 3.000 FCF par mois. Cette faible production était essentiellement due à la difficulté d’approvisionnement en eau et à la pénibilité du travail. L’intervention du PA3D leur a permis de bénéficier du petit matériel (houes, râteaux, sceaux, brouettes, pèles, etc…), de clôturer le périmètre, de mieux s’organiser en groupement, d’améliorer leurs techniques de production et donc d’accroître leur revenu qui s’est vu passé en moyenne de 15.000 FCFA par mois pendant la saison sèche. En saison pluvieuse c’est-à-dire de mi-mai à fin octobre, la production est essentiellement destinée à la consommation familiale car la clientèle se fait rare puisque tout le monde dispose du produit de maraîchage dans son champ.
Grâce à l’appui du SCDA, à travers les formations, les planches confectionnées sont maintenant rectangulaires (5mX1, 2m) et chaque femme possède 5 planches pour la culture du gombo, du piment, tomate et amarante. Des formations sur les techniques de maraîchage (préparation et confection des planches, utilisation de la fumure organique, traitement des plants etc.), gestion (économique et du matériel), vie associative et les visites d’échange ont été organisées au bénéfice du groupement. Ce dernier a même déployé sur le site une Conseillère à la Production Végétale (CPV) qui a encadré de manière permanente le groupement. Cet appui technique a eu un énorme impact sur la motivation du groupe et sur la production dans son ensemble.
Des investissements catalytiques
En raison du tarissement des puits et des difficultés d’arrosage, le PA3D a entrepris des investissements pour l’installation d’un forage et d’un système d’irrigation. En dehors de la satisfaction des besoins alimentaires des ménages, le maraîchage procure aux femmes des revenus monétaires plus ou moins réguliers à travers une commercialisation échelonnée dans le temps durant pratiquement toute la saison sèche.
En période de pointe de production (Janvier à Mars), les revenus peuvent s’élever à 15.000 FCFA par individu par mois. Le gombo est récolté tous les 3 jours tandis que l’oseille quant à elle est récoltée une fois par semaine. Les ventes sont faites bord champ. Par contre de mi-avril à mi-octobre, le revenu que procure le maraîchage aux femmes est insignifiant. Durant cette période de l’année, la production sur le périmètre sert essentiellement pour la consommation familiale.
Les bénéficiaires qui autrefois c’est-à-dire avant l’intervention du PA3D tiraient un faible revenu monétaire de leur exploitation, disposent aujourd’hui grâce à l’intervention du projet d’un revenu qui leur permet de contribuer à la scolarisation de leurs enfants, au renforcement de leurs activités dans les champs de vivriers, à l’amélioration de la qualité de l’alimentation de leur ménage en protéine animale (viande, œuf et fromage).
Les revenus procurés par le maraîchage sur lequel les conjoints n’ont aucun pouvoir de décision sont dans la plus part des cas directement gérés par les femmes elles-mêmes. L’intervention du projet à travers la mise en place des équipements (système d’irrigation, petit matériel) et les intrants ainsi que le renforcement des capacités a donc eu un impact direct sur les revenus des femmes et par conséquent sur leur sécurité alimentaire.
En effet, la contribution des périmètres maraîchers à la sécurité alimentaire locale et l’amélioration des 4 piliers est évidente. L’extension et l’amélioration des périmètres ont augmenté la production des légumes vendus localement, ce qui a augmenté la disponibilité. La génération de revenus autonomes pour les femmes a amélioré la possibilité d’affecter les revenus au bien-être de la famille, et en particulier des enfants.
De plus les légumes et leurs revenus étaient disponibles en saison sèche et en période de soudure, avec un effet non négligeable sur la stabilité. Finalement, les niveaux d’autoconsommation ont été mentionnés comme importants avec la sensibilisation aux bienfaits de la consommation des légumes sur la santé des ménages.