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Le maraîchage au Bénin: une source d’autonomie et d’épanouissement des femmes de Wanrarou

  • September 27, 2016

  • Bembereke, Benin

Mariam Salifou est la présidente du groupement féminin « Anti-Sua » (qui signifie en langue locale bariba « Prenons-nous en charge ») à Wanrarou, dans la commune de Bembereke au Bénin. Comme elle, 32 femmes se prennent effectivement en charge grâce au maraîchage entrepris sur un site d’un hectare et demi, offert par la Mairie de Bembereke. «Avant, avec mes trois planches, à peine j’arrivais à réunir 10 000 francs CFA par mois. Mais après la formation sur les techniques de conduite de cultures maraîchères, j’entretiens actuellement plus de 15 planches », confie- t-elle.


Mariam Salifou, Présidente du groupement féminin Anti-Sua à Wanrarou au Bénin

Avant l’intervention du Projet d’Appui à la Décentralisation, à la Déconcentration et au Développement économique local (PA3D), les membres du groupement faisaient face à de nombreuses difficultés notamment la disponibilité de l’eau pour arroser les planches. Elles manquaient aussi de moyens matériels pour porter leurs activités sur une plus grande échelle. Grâce à l’appui d’UNCDF, ces femmes sont maintenant autonomes grâce à la culture des légumes tels que la tomate, le piment, le gombo et d’autres plantes potagères très consommées au Bénin.

Le PA3D est conjointement appuyé par le gouvernement du Bénin, le Fonds Belge de Survie, UNCDF et le PNUD. Ce projet d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle a offert des formations aux membres du groupement sur les techniques de maraîchage, leur a construit deux forages et offert divers matériels et équipements : arrosoirs, bottes, râteaux, semences, etc. Le PA3D a investi au total 70 092 804 FCFA pour l’installation de dix-sept sites (17) sites maraîchers. Réalisés sous maîtrise d’ouvrage communale, les compétences techniques des agents de la mairie (C/ST (Chef Service Technique) et C/SPDL (Chef Service de Planification et de Développement local) et du SCDA (Secteur communal de Développement Agricole) ont été mises à profit.

Le projet a aussi mis en place un système d’irrigation par tourniquet pour faciliter l’arrosage des plants. Les travaux d’appui à la production maraichère de Wanrarou 2 ont commencé en October 2010 pour s’achever en November 2011. Le montant global des investissements sur le site maraîcher s’élève à 91 730 francs CFA.

Fortes de cet appui, la plupart des femmes du groupement Anti-Sua font maintenant un chiffre d’affaires avoisinant les 30 000 F CFA par mois. Sur la superficie allouée, chaque femme a un nombre déterminé de planches ou superficie exploitée qu’elle entretient. Elles font des réunions périodiques entre membres sur les aspects organisationnels et chaque membre du groupement organise la récolte et la vente de ses produits maraîchers. L’offre est proportionnelle à la demande. Les femmes du groupement Anti-sua ne chôment pas. Elles s’organisent, récoltent, consomment et apportent le surplus au grand marché de Bembèrèkè où la demande est satisfaite.

Barikissou, une jeune dame de 30 ans, n’a plus de problème avec son mari. C’est avec joie qu’elle avoue, « j’appuie mon mari dans plusieurs domaines, je ne lui demande plus de l’argent comme avant. J’assure beaucoup de dépenses dans le foyer. Je paie les fournitures scolaires de notre enfant et sa contribution » en ajoutant « qu’il suffit que je me rende dans mon jardin et j’ai de la sauce pour toute la maison ! C’est simple, j’ai de la tomate, du piment, des légumes. Alors, plus de soucis pour manger correctement et bien »

Les activités au niveau du site maraîcher couvrent une période de cinq mois, de janvier à mai. Elles sont suspendues en saison pluvieuse à cause des risques d’inondations du site. Par ailleurs, les femmes s’adonnent aux activités champêtres. À la fin des 5 mois, chaque membre du groupement donne une souscription de 1000 F CFA servant à alimenter la caisse du groupement. Ces sommes réunies servent à la solidarité entre les membres du groupement. « Lorsqu’un membre du groupe a un problème, nous lui venons en aide », affirme Mariam Salifou, présidente de l’association en concluant que « mis à part, les bœufs qui nous gênent au quotidien, nous vivons bien ».