Le Burkina Faso présente un faible taux d’inclusion financière.

Selon une étude de l’UNCDF, en 2016 le Burkina Faso présentait un taux de 18% d’inclusion financière et de plus de 40% d’utilisateurs de service financier numériques.

« Cette situation pourrait s’améliorer avec la promotion des innovations financières digitales, véhicules d’accélérations de l’inclusion financière, des couches vulnérables notamment les femmes, les jeunes et les PME », a indiqué le responsable pays UNCDF, Hermann Messan.

En vue d’atteindre les objectifs du Plan National de Développement économique et social (PNDES), le Burkina Faso a sollicité le soutien technique et financier de ses partenaires au développement dont l’UNCDF à travers le programme d’appui à la résilience économique et climatique des populations par les innovations financières et digitales sur financement du Luxembourg, pour l’appui à la composante 4 du Programme d’Appui au Développement des Economies Locales (PADEL). C’est dans ce cadre que le Fonds d’Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes (FAARF) a été identifié pour bénéficier d’un accompagnement technique et financier. Le FAARF est un Etablissement public de l’Etat relevant de la catégorie des Fonds Nationaux de Financement (FNF), créé en 1990. Il a pour mission principale la promotion de l’accès des femmes aux crédits. Et ceci à travers l’octroi de prêts aux femmes et une formation pour une meilleure gestion de leurs activités économiques. Le FAARF a capitalisé au 31 décembre 2019 deux millions cent soixante-quatre mille neuf cent soixante-quinze (2 164 975) femmes burkinabé bénéficiaires des crédits.

La mission de l’UNCDF s’étale sur trois phases:

1. bilan et diagnostic des processus de gestion du crédit,
2. élaboration des outils de gestion du crédit et
3. accompagnement de l’institution dans la mise en œuvre des outils élaborés.

Le 14 août 2019 marquait le démarrage effectif de la première phase. Une rencontre de cadrage présidée par la Directrice générale du FAARF et ses principaux collaborateurs avec l’équipe de l’UNCDF a permis d’harmoniser les points de vue par rapport aux résultats et livrables attendus de la mission.

Cette activité a permis d’entamer la phase du bilan diagnostic des processus de gestion du crédit qui s’est déroulée du 19 août au 6 septembre 2019. Au cours de cette phase le consultant a pu revoir les documents du FAARF, et procédé à des entretiens avec le management et le staff du FAARF avant d’aller sur le terrain (Bobo Dioulasso, Koudougou, Pouytenga…) pour s’imprégner des réalités des clients du FAARF.

Le 13 mars 2020, l’UNCDF a remis officiellement les livrables de ce travail conduit en parfaite harmonie avec le FAARF. En effet l’assistance technique de l’UNCDF a permis de produire les livrables suivants :

• Un nouveau manuel de procédures de gestion des crédits incluant des logigrammes ;
• Un descriptif des processus actuels y compris une analyse des risques et inefficacités inhérentes ;
• Des fiches techniques des produits et services ;
• Un plan de renforcement des capacités ;
• Un rapport définitif de mission incluant les recommandations finales du projet.

Cette cérémonie riche en discours poignants a vu la participation des autres fonds nationaux, la banque mondiale, le représentant du Ministre en charge de la femme et d’autres partenaires techniques et stratégiques. Elle a été présidée par le chargé d’affaires du Grand-Duché du Luxembourg au Burkina Faso, Joseph Senninger qui a déclaré: « Un des mots d’ordre de notre engagement est d’appuyer l’autonomisation de la population de façon globale. Si on veut appuyer la population, on ne peut pas ne pas prendre en compte les femmes qui constituent plus de la moitié de la population. Depuis plusieurs années, tous nos engagements essayent de prendre en compte la dimension du genre ».

D’entrée, la directrice générale du FAARF, Dr Dorcas Tiendrébéogo a fait savoir que,

« Le FAARF a entamé plusieurs innovations en vue de mieux répondre au besoin de la gent féminine. C’est dans ce cadre que nous avons voulu revoir nos procédures de crédit pour mieux répondre rapidement aux besoins de financement des femmes. Depuis que nous avons augmenté les montants alloués aux femmes, nous avons vu une recrudescence des demandes. Nous avons beaucoup de demandes. Il était important de revoir notre manière d’octroyer les crédits »

- Dr Dorcas Tiendrébéogo, la directrice générale du FAARF

L’UNCDF va poursuivre le FAARF dans son processus transformationnel pour faciliter et accroitre l’accès au crédit par les femmes burkinabè.

Il s’agira pour les prochaines étapes de s’attaquer aux défis restants à savoir : tester des modèles innovants pour diffuser de l’information sur les services financiers aux femmes, évaluer leurs expériences avec les services financiers numériques, accompagner le FAARF dans l’acquisition d’un nouveau SIG, et enfin faciliter des visites d’échanges et d’expériences avec d’autres fonds. Toutefois dans le contexte du COVID-19, une partie de ces activités qui ne peuvent pas être conduite à distance en télétravail seront reportées. Revenez nous lire dans les mois prochains pour un nouveau point sur nos avancées avec le FAARF au Burkina Faso.

Regardez la video ici.