News and Media

Le Cadre National de Concertation sur l’Inclusion Financière (CNCFI), pour accroître l’inclusion au Niger

Author :

Peace Carmen Ahouissou
Knowledge Management and Communication Specialist
peace.carmen.ahouissou@uncdf.org

Tags

Avec une population de plus de 22 millions d'habitants, dont 83% vit en zone rurale sur un territoire à 75% désertique, le Niger fait face à plusieurs difficultés qui freinent l’accès de la population aux produits et services financiers. À cela s’ajoutent une économie majoritairement informelle et le taux de connectivité le plus faible de l’UEMOA.

Une approche conjointe et concertée pour relever ces défis

Dans ce contexte atypique, les acteurs du secteur sont tous confrontés aux mêmes problèmes et peinent à les solutionner individuellement. Par conséquent, une synergie d’actions s’avère être l’approche idoine pour surmonter ces écueils. C’est dans cette perspective que la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière (2019-2023) du Niger a prévu la mise en place du Cadre National de Concertation sur l’Inclusion Financière (CNCFI). Ce cadre de concertation regroupe les partenaires au développement, les acteurs du privé et du public, en vue d’aborder de manière transversale les problématiques liées à l’inclusion financière et au développement de la finance digitale au Niger.

À la suite de son lancement officiel en septembre 2021, le CNCFI s’est tenu une seconde fois le jeudi 19 mai 2022, en réunissant tous les acteurs du secteur au Niger.

Pour le Secrétaire Général du Ministère des Finances, “Les résultats des travaux du CNCFI vont servir de guides pour mieux réorienter les politiques d’Inclusion Financière du Niger”.

Sous la houlette du Secrétariat Exécutif de la Stratégie Nationale de l’Inclusion Financière (SE-SNFI) et de l’UNCDF, le CNCFI a établi une feuille de route avec effet immédiat lors de ladite réunion.

Le secrétariat du CNCFI

Le CNCFI est composé de 4 groupes de travail, dédiés à la coordination des actions des partenaires techniques et financiers , la réglementation, la finance numérique et le suivi du marché, puis d’un secrétariat assuré par UNCDF.

Au regard de sa mission, et en sa qualité de principal bailleur du CNCFI, l’UNCDF occupe une place de choix dans l’organisation des rencontres et la mise en œuvre des plans de travail. Cette position de leadership est une reconnaissance de l’expertise de l’UNCDF en matière d’inclusion financière. En effet, dans l’optique de « ne laisser personne de côté à l’ère du numérique », UNCDF poursuivra ses actions dans deux domaines majeurs : l’éducation financière ainsi que l’appui au développement et à l’usage des services et produits financiers inclusifs dans les zones reculées du Niger. L’UNCDF envisage surtout d’ouvrir le champ des possibles pour l’inclusion en particulier des populations vulnérables et financièrement exclues.

UNCDF proposera, dans le cadre de ses missions auprès du CNCFI, aux autorités et aux acteurs de la finance inclusive au Niger un certain nombre d’outils permettant de prendre le pouls de cette inclusion. Ainsi, à l'avenir, les régulateurs et décideurs du pays pourront, à titre d'exemple, utiliser un outil développé par l’UNCDF nommé IDES (Inclusive Digital Economies Scorecard) qui fournit et publie des indices sur l’inclusion digitale chaque année.

Par ailleurs, dans le cadre du programme DFS4Resilence-ACP (Tirer parti de la finance numérique pour accroître la résilience des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique), financé par l’Union Européenne, l’UNCDF mettra son expertise au service du groupe de travail sur l’innovation et la finance numérique. Cet appui technique facilitera la conception et le déploiement de solutions à une plus grande échelle.

Un large panel d’acteurs

Au cours de la réunion du 19 Mai dernier, les quatre groupes de travail qui composent le CNCFI ont été officiellement installés. Ces groupes ont la particularité de réunir un large panel d’acteurs de la finance inclusive.

Ils ont démarré leurs travaux en proposant un plan d’actions de réformes sectorielles destiné à mitiger les obstacles inhérents à l’inclusion financière dans le pays. Chaque groupe a été investi d’une mission particulière. 

Le Groupe de Travail sur la Coordination des Interventions avec les Partenaires techniques et financiers (GTCIP), sous le lead du Ministère du plan et de la Coopération Luxembourgeoise, fera la cartographie des programmes et projets existants.  Il identifiera l’ensemble des obstacles rencontrés dans la mise en œuvre desdits programmes et favorisera des partenariats axés sur les résultats entre les acteurs.

Conduit par la BCEAO, le Groupe de Travail sur la Règlementation et les Incitations (GTRI) se penchera pour sa part sur la mise en place d’une politique fiscale en faveur des Prestataires de Services Financiers (PSF) au Niger. Le GTRI relèvera à cet effet les difficultés réglementaires liées à l’exercice des fonctions des acteurs bancaires et non bancaires. Il identifiera également les obstacles liés à l’interopérabilité des services financiers numériques, tout en prenant en compte la protection des consommateurs.

Ayant pour mission la promotion de l’Innovation et la Finance numérique, le Groupe éponyme (GTIFN), présidé par l’Agence Nationale pour la Société de l'Information (ANSI), entend être la Task Force d’accélération de l’usage du mobile money et des services numériques. Il proposera des produits numériques adaptés aux besoins des femmes, des jeunes et des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME). Dans la même veine il définira des stratégies susceptibles de faciliter l’intégration des paiements numériques dans les secteurs publics et privés, en l’occurrence le G2P (« Government to Person ») ainsi que les paiements NG2P (« Non-Government to Person »).

Quant au Groupe de Travail sur le Suivi du Marché et des Acteurs (GTSMA), dirigé par l’Association Professionnelle Des Banques et Etablissements Financiers (APBEF), il a pour mission principale d’étudier les évolutions du marché au Niger. Il analysera l’écosystème de l’inclusion financière afin d’identifier les opportunités, les risques et les contraintes liés à la promotion et à la vulgarisation des offres, ainsi qu’au développement des partenariats opérationnels entre acteurs.

Selon les chronogrammes proposés par chaque groupe de travail, la prochaine rencontre trimestrielle, au cours de laquelle l’évolution des actions de chaque groupe sera présentée, est prévue pour le mois de juillet 2022.