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Lancement du rapport intitulé « Financement mixte dans les Pays les Moins Avancés » au Sénégal

  • 28 January 2019

  • Dakar, Sénégal

Ass Malick Sall
Spécialiste en Partenariats & Mobilisation de ressources
ass.malick.sall@uncdf.org

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Le Lundi 21 Janvier 2019, le Bureau régional de UNCDF au Sénégal a organisé une réunion afin de présenter le rapport intitulé « Blended finance in the Least Developed Countries » (Financement Mixte dans les Pays les Moins Avancés). Présidée par le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies, Priya Gajraj, cette réunion vit la participation d'agences des Nations Unies, de Partenaires Techniques et Financiers (Banque Mondiale, FMI, Coopération Canadienne), de partenaires nationaux (FONSIS, FONGIP, DER).

Durant la réunion, Sam Choritz, Conseiller Politique de l’UNCDF, en mission au Sénégal, a présenté le Rapport. Ce dernier a été préparé par l’UNCDF en collaboration avec l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Southern Voice on Post-MDG International Development Goals (La Voix du Sud sur les objectifs de développement international après la réalisation des OMD), Convergence et la Fondation des Nations Unies. Grâce à une base de données riche, à l'analyse et à des études de cas détaillées, le rapport explore les moyens de mettre en œuvre et d'adapter les approches de financement mixte aux PMA afin de maximiser leur efficacité dans la mobilisation de capitaux privés tout en minimisant les risques. Il propose également un programme d'action pour guider les décideurs dans leurs approches de financement mixte.

Seulement 7% des fonds privés mobilisés pour le développement vont à des pays vulnérables, ce qui signifie que l'essentiel contourne les personnes qui en ont le plus besoin. Il est urgent d’exploiter une gamme plus large d’options de financement. Selon le rapport, pour atteindre les objectifs de développement durable, l’augmentation des financements publics et privés doit profiter aux 47 pays les moins avancés du monde. Pour que cela se produise, le rapport invite la communauté du développement à faire en sorte qu'un plus large éventail d'instruments de financement fonctionne efficacement pour les marchés mal desservis et les projets de petite taille. Le financement mixte doit ainsi permettre de jouer son rôle: maximiser l'impact catalytique du financement concessionnel en partageant les risques ou en réduisant les coûts afin d'ajuster les profils risque-rendement pour les investisseurs privés.

Les débats ouverts lors de la présentation ont porté essentiellement sur 3 points, en ligne avec les priorités et l’approche d’UNCDF :

1) La nécessité de travailler à une émergence inclusive et durable dans les PMA :

  • Le financement mixte offre la possibilité de mieux répondre aux besoins de secteurs, de populations et de territoires spécifiques en fournissant des outils financiers innovants pour soutenir les PPP et les PME des PMA.
  • Au Sénégal, aligner le mécanisme de financement mixte sur les priorités nationales et le rendre compatible avec une appropriation nationale :
    • o Soutenir les initiatives nationales existantes (PSE);
    • o Soutenir l’évolution de la régulation nationale et des réformes pour s’adapter aux besoins de l’économie;

2) Le financement mixte est essentiel au développement du secteur privé :

  • Adapter les solutions de financement mixte aux besoins des PME compte tenu des difficultés d'accès au financement auxquelles elles sont confrontées
  • Fournir une assistance technique :
    • o Aux Banques : aider le secteur bancaire à adapter son offre aux besoins de l’économie sénégalaise:
      • - Développer l'accès à la finance et aux produits financiers;
      • - Restaurer la confiance et diminuer la perception du risque;
    • o Aux porteurs de projets :
      • - Structurer les projets;
      • - Restaurer la confiance au secteur bancaire;

3) Le financement mixte nécessite un changement de la manière dont l'aide au développement s'inscrit dans le développement national :

  • Accélérer le rôle de l’APD :
    • o en catalysant des ressources supplémentaires pour les investissements dans les infrastructures et les PME;
    • o en rétablissant la confiance :
      • - à l'échelle mondiale : du secteur privé en l’investissement dans les infrastructures et les PME des PMA;
      • - à l'échelle nationale : entre les porteurs de projets et le secteur bancaire;
  • Développer des structures financières et une coopération entre les institutions publiques, privées et l’APD afin de tirer pleinement parti des opportunités offertes par le financement mixte dans le cadre de la réalisation des ODD.

Le financement mixte devient une modalité de plus en plus discutée par les acteurs de la coopération pour le développement. Il peut générer des ressources supplémentaires pour les PMA. Cependant, les donateurs doivent veiller à ce que les pays où cela s'avère plus difficile ne connaissent pas une diminution de leur part dans le financement du développement.

La présentation d’un tel rapport vient donc à point nommé dans le contexte africain et sénégalais en particulier où la mobilisation des ressources financières tant publiques que privées, le financement des PME et des PMI, la dynamisation du secteur privé sont des préoccupations majeures et des enjeux clés pour atteindre le développement.

Cette rencontre, saluée par tous les partenaires, s’intègre dans un processus continu de dialogue et de concertation sur les orientations de mobilisation de ressources et de partenariats mais également, d’appropriation des priorités nationales par les acteurs au développement et la population.