Sous le Haut Patronage de son Excellence Mr le Ministre de la Décentralisation et de la Réforme Institutionnelle et la Présence de son Excellence l’Ambassadeur de Belgique, les communes de Kinyinya, Gisuru et Cendajuru (Région du Moso) ont inauguré plusieurs infrastructures dans le cadre de la mise en œuvre du Programme multi-acteurs de lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.

Ce dernier est le fruit d’un partenariat entre le Fonds Belge de Sécurité Alimentaire (FBSA) et l’UNCDF pour faire face au problème de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, qui, exacerbé par des contraintes de disponibilité, d’accès et d’utilisation des denrées, est une préoccupation majeure du Gouvernement burundais.

UNCDF, à travers le Projet Renforcement des Capacités Institutionnelles des Communes (PRCIC), joue un rôle crucial dans l’accompagnement des communes par l’amélioration de leurs capacités institutionnelles, techniques et financières pour une meilleure gouvernance de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle au niveau local.

Les 24 et 25 Octobre 2019, plusieurs infrastructures de services sociaux de base et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle ont été officiellement inaugurées. Il s’agit plus précisément d’investissements dans les communes suivantes :

1. à Gisuru: la délégation a visité un Hangar de stockage des denrées alimentaires à Nyabitare. Ce projet touche directement près de 1500 personnes dont 800 femmes environ. Il vise à améliorer la disponibilité des denrées alimentaires et la maitrise de la période de soudure, à faciliter le stockage et la disponibilité des semences et surtout le regroupement des producteurs en associations pour une meilleur gestion des stocks alimentaires et la facilité d’accès au crédit. La délégation a aussi inauguré l’Ecole Fondamentale (ECOFO) construite à Nyakwibereka. Cette ECOFO qui a été identifiée comme action prioritaire lors de la planification des investissements par la commune de Gisuru bénéficie à 402 élèves dont 200 filles.
2. à Kinyinya où un Centre de Santé (CDS) et un système d’Adduction en eau potable pour un meilleur accès aux services de santé et l’amélioration des conditions d’hygiène et d’assainissement des populations de Mayanza ont été inaugurés. Cet investissement aura un fort impact dans la diminution du taux de mortalité maternelle et infantile, la réduction des maladies liées à l’eau et à l’assainissement et la diminution des trajets des femmes et des enfants pour la corvée de l’eau. Également au menu des inaugurations, la Piste de Nyakibere et le pont de Nyamuvyiru. Ces deux ouvrages majeurs permettront de faciliter l’accès de la population aux services socio-économiques de transport des personnes et des denrées alimentaires et de réduire le taux d’abandon des écoles tout en améliorant l'assiette fiscale de la commune.

Les populations ont accueilli ces ouvrages avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. "L’argent que je gagnais sur ce chantier m'a permis de faire face à mes problèmes urgents et d’épargner pour entreprendre d’autres activités génératrices de revenus. Ces projets sont venus nous tirer de la pauvreté, nous disons merci", a confié Pascasie Manirambona, ouvrière au chantier de Kinyinya.
« Pour se faire soigner ou faire soigner les enfants, nous devions parcourir 10 km « aller-retour » pour se rendre Kinyinya. A cause du mauvais état de la route, les malades sont transportés à moto à des coûts exorbitants, 7000 Fbu la journée et 12000 Fbu le soir. Des cas de mort-nés sont légion à cause du transport inapproprié. En plus, l’éloignement des structures de santé de leur zone de résidence rend difficile l’approvisionnement des malades hospitalisés en nourriture et occasionnent beaucoup de perte. Le CDS va régler tous ces problèmes », s'est réjouie Mme Rebeca, témoin des problèmes que causaient l’absence d’eau et l’éloignement des centres de santé.

L’intervention de l’UNCDF dans le Programme multi acteurs du Moso fut basée sur la nécessité de faire jouer un rôle important aux communes dans la prise en charge adéquate des problèmes de l’insécurité alimentaire. Ainsi, l’UNCDF s’est proposé de renforcer les capacités de ces collectivités locales par un système de mobilisation, d’allocation et d’investissement des ressources additionnelles tout en assurant une gestion transparente et une obligation systématique de reddition de compte. UNCDF a tenté à travers cette démarche opérationnelle de contribuer à :

i) développer des institutions locales capables de relayer les orientations politiques nationales en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle au niveau local,
ii) développer une gouvernance locale en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle à travers un dispositif pilote intégrant les services de l’État, les ONG, le secteur privé et les collectivités locales et
iii) promouvoir des mécanismes innovants de financement des projets structurants permettant d’apporter des solutions viables, efficaces et concertées aux problèmes de sécurité alimentaire et nutritionnelle, ciblant les groupes vulnérables.

Cette promotion de l’investissement et du financement au niveau local s’inscrit parfaitement dans la logique d’intervention de UNCDF dans le but de réduire les inégalités, d’améliorer l’accès aux services de base et augmenter les opportunités d’un développement économique local, le tout contribuant à un développement local équitable et durable. Avec le développement des Plans Communaux de Développement Communautaires (PCDCs) de la troisième génération, UNCDF se place sur l’orbite des partenaires du Burundi dans la perspective de la mise en œuvre de ces PCDCs.