goMediCAL, l’application qui transforme l’accès aux soins de santé au Bénin
Les patients qui n'ont pas accès à l'application goMediCAL peuvent s'enregistrer via le web ©Open SI- 2019
« J’ai connu goMediCAL au cours d’une présentation et j’ai pu voir que c’était une application mobile qui pourrait faciliter la vie des patients et des médecins. Si je suis malade et que je vais sur l’application goMediCAL, j’ai deux avantages. Le premier c’est que j’ai le choix de mon médecin et j’ai un rendez-vous très rapidement. L’autre avantage, pour le médecin c’est qu’il peut vérifier sur son compte le nombre de rendez-vous et le nombre de patients qu’il a dans la journée. Ainsi sa journée est mieux organisée. »
Docteur Olivier Franck Yedomon, Dermato-vénérologue dans un hôpital privé de Cotonou parle de l’application lancée au Bénin par la startup Open SI, avec le soutien de l'Agence d'Investissement des Nations Unies, UNCDF.
Huit mois après le lancement de ce premier projet m-health sur le marché béninois, les utilisateurs se familiarisent avec ce nouveau service digital. De nouvelles fonctionnalités ont été déployées avec l’appui technique du cabinet Amarante Consulting, pour répondre aux défis identifiés en début de projet. Ainsi, des fonctionnalités comme la géolocalisation des hôpitaux, la recherche des pharmacies et ambulances ou encore la possibilité pour les centre de santé d’enregistrer sur leur interface web les patients qui n’ont pas l’application, sont désormais accessibles.
Comme le Docteur Yedomon, de plus en plus de médecins deviennent prescripteurs de goMediCAL. Ceci est une conséquence de la stratégie de pénétration mise en œuvre durant la phase pilote. L’un des principaux axes de cette stratégie a été la sensibilisation des personnels de santé. Plusieurs séances de présentation de l’application ont été effectuées dans les cliniques et dans la plupart des tribunes officielles regroupant les médecins au Bénin.
« Nous avons tout de suite compris qu’une bonne relation avec les médecins garantirait la pérennité du projet. UNCDF a recruté un référent santé qui nous facilité l’accès à ces rencontres et séminaires importants. Ensuite, le cabinet Amarante, mandaté pour nous accompagner, nous a aidé à mettre en place une force commerciale de huit personnes pour bâtir la relation avec ces médecins. » a expliqué Gilles Kounou, le fondateur de la startup.
L’écho positif des médecins sur le service offert par la startup est à n’en point douter l’argument principal qui a favorisé l’augmentation du nombre d’utilisateurs ces derniers mois. Actuellement, 15.000 patients utilisent régulièrement l’application, un chiffre bien au-delà de l’objectif de 10.000 utilisateurs, fixé initialement. En outre, 250 rendez-vous sont pris tous les jours sur l’application.
« Depuis qu’on utilise cette application au centre médical, on a vraiment des statistiques correctes, les patients viennent à l’heure et sont pris également à temps » a rajouté le Dr Yedomon.
Cependant, toutes les attentes vis-à-vis de goMediCAL n’ont pas encore été comblées. En effet, très peu d’utilisateurs actifs ont pris des rendez-vous pour un tiers directement à partir de l’application. « L’application est surtout utilisée par des cadres moyens qui ne veulent pas perdre du temps » selon Gilles Kounou. Pourtant, cette fonctionnalité phare de goMediCAL est importante pour l’accès aux soins de santé des populations à faibles revenus. C’est une solution pour les personnes qui ont les moyens de payer les frais de consultation pour leurs parents ou proches, peu importe là où elles résident. Pour augmenter ce type d’usage Open SI devra investir davantage dans des campagnes de communication de masse pour faire connaitre le service.
D’autre part, la startup n’a pas encore intégré à son offre, certaines composantes clés du système médical, comme les laboratoires et les assureurs. Des pistes sont déjà à l’étude pour la version 3.0 de l’application.
Longtemps attendu dans un marché où les services financiers digitaux sont en pleine expansion, goMediCAL ouvre la voie des produits de seconde génération au Bénin. Bien que l’usage auprès des populations vulnérables est encore timide, le service joue un rôle important dans l’accès aux soins de santé. Open SI compte utiliser les leçons apprises de l’assistance technique de UNCDF pour améliorer son offre. « Aujourd’hui, nous avons une meilleure connaissance du marché. Et avec nos 260 médecins enrôlés sur la plateforme, nous allons maintenant focaliser sur les patients.» a conclu Gilles Konou.