En novembre 2019 la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a organisé, pour la deuxième année consécutive la semaine de l’inclusion financière. Cet évènement régional est l’occasion pour les pays de la sous-région de faire un bilan de l’évolution des services financiers numériques (SFN).

Les différents ateliers organisés durant la semaine permettent de voir l’état de l’inclusion financière et le gap à combler pour arriver à au taux de 75% visé par la BCEAO dans un horizon de 5 ans .

Durant cet évènement, UNCDF a tenu la dernière session de l’année 2019 du groupe de travail sur la finance digitale au Sénégal. Au cours de la session, UNCDF a passé en revue l’évolution du marché de la finance digitale. Le secteur se porte plutôt bien : 38% d’adultes utilisent activement les services financiers numériques (SFN) à fin 2018, selon le rapport de la BCEAO. Et à novembre 2019 on ne dénombre pas moins de 15 offres de mobile banking et 6 offres de mobile money sur le marché. Les fournisseurs de SFN sont focalisés non plus sur l’accès mais l’usage des SFN. La priorité de tous est de lancer des services innovants pour améliorer l’usage des SFN.

Pour accompagner cet élan vers l’innovation, UNCDF a présenté un nouvel indicateur qui mesure le niveau d’inclusion des économies numériques. Cet indicateur et son tableau de bord (IDES: Inclusive Digital Economy Scorecard) à l'intention des gouvernements et régulateurs permet de mesurer et de suivre les efforts faits pour garantir une meilleure inclusion des personnes défavorisées.

Cet indicateurs et son tableau de bord constituent une proposition initiale qui doit être affinée avec le concours du gouvernement et des régulateurs. Dans cette première version, le Sénégal dispose d'un score de 40% pour son économie numérique et un score de 19% pour son niveau d'inclusion numérique.

D’autre part, se basant sur notre nouvelle stratégie de « Ne laisser personne de côté à l’ère du numérique », nous avons démontré aux 106 participants de l’atelier que l'innovation numérique peut réduire les inégalités notamment avec l’inclusion financière. En cela le marché sénégalais peut compter sur les Fintech qui ont fait une percée significative : au moins 24 Fintech sont actives dont la grande majorité sont dans le secteur des paiements et de l'agrégation des services.

Pour réussir les Fintech doivent s’appuyer sur leur capacité à nouer des partenariats (commercial/incubation/acquisition/co-entreprise), leur talent et leur connaissance de la demande. Et dans le contexte du Sénégal, ces sociétés de technologie financière peuvent compter sur l'accompagnement par les incubateurs/accélérateurs, fortement présents et qui contribuent notamment au développement de partenariats.

Dans ce contexte, le Sénégal a besoin d'un pôle d'innovation et d'une « sandbox » réglementaire. Le sandbox déjà expérimenté par l’UNCDF dans des pays comme le Népal, permettra d’aborder des questions comme les services financiers développés par des opérateurs non-bancaires, le stockage des données (confidentialité, protection), l'identité numérique, et la monnaie électronique et les cryptomonnaies. La BCEAO a manifesté sa volonté de faciliter ces propositions.

En 2020, l'UNCDF travaillera avec la BCEAO et l'ensemble des acteurs pour une meilleure prise en charge des Fintech au Sénégal afin que de nouveaux services qui répondent aux besoins des populations vulnérables se développent.