Au cours de ces dernières années, les Autorités de l’UEMOA ont engagé plusieurs chantiers visant à créer les conditions d’une inclusion financière accrue des populations ainsi que des petites et moyennes entreprises (PME). C’est dans ce contexte que la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a élaboré une stratégie régionale d’inclusion financière dans l’UEMOA, adoptée par le Conseil des Ministres de l’Union, en juin 2016. Les actions envisagées dans cette stratégie devraient permettre de renforcer l’inclusion financière, définie dans l’Union comme « l’accès permanent des populations à une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés, à coûts abordables et utilisés de manière effective, efficace et efficiente ». L’objectif global de la stratégie régionale d’inclusion financière est d’assurer, sur un horizon de cinq (5) ans, l’accès et l’utilisation d’une gamme diversifiée de produits et services financiers adaptés et à coûts abordables à 75% de la population de l’Union, avec un accent particulier sur les populations rurales, les femmes et les jeunes ainsi que les PME et les personnes à faible éducation financière.

Dans le cadre du suivi des progrès réalisés en la matière, la BCEAO a mis en place un dispositif statistique permettant de collecter, de façon périodique, auprès des fournisseurs de services financiers (banques, services postaux, caisses nationales d’épargne, Trésors, systèmes financiers décentralisés et établissements de monnaie électronique), les informations nécessaires au calcul des indicateurs de mesure de l’inclusion financière. L’analyse des données recueillies laisse apparaître des problèmes de détention, par une et même personne, de multiples comptes dans plusieurs institutions financières de l’Union, qui induisent des biais dans le calcul des indicateurs et affectent leur fiabilité. En effet, le système actuel de collecte de données d’inclusion financière de la Banque Centrale ne permet pas d’éliminer, pour un même usager, les doublons qui peuvent exister auprès de deux ou plusieurs institutions financières dans un même pays ou au sein de l’UEMOA.

Au regard de ce qui précède, la mise en place d’un système d’identification unique des usagers des services financiers dans l’UEMOA pourrait être préconisée. Ce système vise donc à constituer une base de données centralisée et fiable de l’ensemble des usagers des services financiers, afin d’assurer la traçabilité et la sécurité des transactions. De ce fait, elle offrirait l’opportunité de renforcer l’utilisation des moyens de paiement électronique et de contribuer à l’amélioration de l’inclusion financière. Pour les migrants et leurs familles en particulier, l’identification unique des usagers des services financiers au sein de l’UEMOA renforcera et facilitera également la numérisation de bout en bout des transferts d’argent transfrontaliers et des services financiers connexes.