Les accords couvrant collectivement une valeur de 1,17 million USD serviront à stimuler les innovations numériques dans le domaine des envois de fonds et créeront des liens vers d'autres produits financiers afin de renforcer la résilience financière et l'autonomisation des migrants.

MERCREDI 28 avril 2021 (New York). L’UN Capital Development Fund a annoncé aujourd'hui qu'il avait conclu un accord avec sept (7) nouveaux partenaires privés, dans le cadre d'une initiative mondiale s'étendant sur plusieurs années et visant à transformer les modalités présidant aux envois de fonds, ces transferts d'argent effectués par les migrants travaillant à l'étranger à destination de leurs proches restés dans leur pays d'origine. Bien que le volume des envois de fonds ait baissé en raison des confinements liés à la pandémie, ils demeurent une activité portant sur près d'un demi-milliard de dollars US, et ce, rien que dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Ils constituent ainsi une source de capitaux vitale pour les familles et les économies de ces pays. Grâce aux financements de la Direction suisse du Développement et de la Coopération (Swiss Agency for Development and Cooperation, SDC) et de l'Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Swedish International Development Cooperation Agency, SIDA), le programme de l'UNCDF poursuivra deux objectifs interdépendants. Le premier objectif consiste à définir des méthodes permettant de rendre les envois de fonds eux-mêmes plus accessibles, meilleur marché et plus pratiques. Plus généralement, l'UNCDF s'emploiera à restructurer les envois de fonds pour en faire une passerelle vers une gamme complète de produits financiers efficaces destinés à une population (l'accent étant ici mis sur les femmes) ayant le plus souvent un accès pratique restreint à des services de qualité.

Le socle de l'approche du programme consistera à faire passer les envois de fonds des modèles axés sur les espèces physiques dominant actuellement le marché à l'utilisation de canaux numériques. Chacun de ces sept nouveaux partenariats (voir ci-dessous) se fonde sur un aspect lié à la numérisation et a été conclu avec un prestataire de services du secteur privé considéré comme faisant partie des plus innovants de son marché respectif. « Les envois de fonds ont toujours été l'une des plus importantes opportunités manquées du secteur de la finance mondiale », a déclaré Amil Aneja, le spécialiste leader des questions relatives à la migration et aux envois de fonds de l'UNCDF, qui est l'un des principaux architectes du programme. « Au-delà du simple transfert d'argent d'un point A à un point B, les envois de fonds disposent d'un potentiel immense et totalement inexploité qui ouvrirait un accès au développement durable et au bien-être à quatre pour cent de la population mondiale : les migrants et leurs familles. Aussi important que soit cet aspect, la numérisation des envois de fonds ira bien au-delà d'une simple réduction drastique des coûts. Elle permettra également la création d'une strate de produits complémentaires (assurance, retraite, épargne, crédit, paiement de factures, etc.) susceptibles de changer la vie des personnes concernées, qui n'y ont actuellement quasiment aucun accès pratique. Les femmes, et ce, aux deux extrémités des envois de fonds, verront ainsi s'élargir leur accès aux services financiers, alors même qu'elles manquent actuellement du niveau d'accès, de la mobilité ou du temps nécessaires à l'utilisation des canaux traditionnels. »

Le programme centré sur la migration et les envois de fonds fait partie de la stratégie inclusive de gestion des économies numériques, une initiative dont l'objectif global est de veiller à ce que la révolution technologique ne laisse personne de côté. L'UNCDF a débuté son travail sur l'élargissement des services financiers numériques aux personnes à faible revenu lorsque les opérations monétaires numériques ont commencé à prendre de l'ampleur, il y a près de 15 ans de cela. Cet organisme concentre ses efforts sur les pays les moins développés, conformément à la mission sociale qui est la sienne. « L'inclusion financière numérique contribue directement à la croissance des économies numériques, et vice versa », affirme Preeti Sinha, Secrétaire exécutive de l'UNCDF. « Cependant, la technologie est intrinsèquement neutre. Elle peut aussi bien mener à l'inclusion qu'à l'exclusion, en fonction de la manière dont elle est déployée. L'UNCDF dispose d'une vaste expérience en matière de promotion de l'inclusion financière. Nous travaillons depuis plus de 25 ans sur certains des marchés les plus difficiles et le succès a été au rendez-vous. L'UNCDF remercie la SDC et la SIDA et félicite nos sept nouveaux partenaires de mise en œuvre d'avoir lancé une initiative qui créera certainement un changement de paradigme mondial sur le marché des envois de fonds. »

Les sept nouveaux partenariats agréés sont les suivants :

Wizall Money (Sénégal). Le projet vise à améliorer les conditions de vie des migrants et de leurs familles au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali et au Sénégal, par le biais de la promotion de la mise en œuvre du portefeuille Wizall et de produits financiers sur mesure.

TerraPay (République du Congo/Brazzaville). Consolidation de l'infrastructure de paiements numériques par le biais d'une interopérabilité des prestataires de services.

Lion International Bank (Éthiopie). Amélioration de la finalisation des envois de fonds au sein de portefeuilles numériques avec liaison aux paiements de services publics.

SympliFi (Sénégal/Afrique de l'Ouest). Conception de nouvelles approches permettant de garantir aux familles de migrants un accès à des crédits liés aux envois de fonds.

RAKBank (Émirats arabes unis/Népal/Bangladesh). Numérisation des paiements des salaires des travailleurs migrants (notamment les femmes) et offre de services financiers dans les pays hôtes.

BRAC Bank (Bangladesh/Népal). Amélioration de l'accès des migrants et des membres de leur famille aux canaux numériques d'envoi de fonds.

Sentbe (Corée du Sud). Éducation financière et sensibilisation des migrants et de leurs familles, afin de populariser l'adoption de canaux d'envois de fonds et de produits financiers numériques.

Conformément au modèle de contribution de contrepartie appliqué par l'UNCDF dans le cadre de ses partenariats publics et privés, les nouveaux partenaires se sont engagés à hauteur de 1,32 million USD, soit 112 % de la contribution totale de l'UNCDF dédiée à l'élaboration de produits concernant spécifiquement les migrants. Outre ces sept nouveaux partenariats avec des acteurs du secteur privé, l'UNCDF travaille également en étroite collaboration avec les décideurs dans le cadre des principaux corridors d'étude concernant les envois de fonds, afin de créer des cadres réglementaires à la fois cohérents et compatibles. Des initiatives planifiées supplémentaires porteront sur le développement de la capacité des prestataires à intégrer des principes de conception axés sur l'être humain à leurs offres concernant les envois de fonds et les services financiers, ainsi que sur le renforcement des connaissances financières et numériques des migrants eux-mêmes.

Le programme, dont il est actuellement prévu qu'il soit appliqué jusqu'en 2023, a pour objectif d'avoir un impact sur les vies de près d'un million de migrants, dont 60 % de femmes.

À PROPOS DE L'UNCDF

L’UN Capital Development Fund (UNCDF) facilite l’accès aux capitaux publics et privés par les populations les plus démunies dans les 46 pays les moins avancés du monde (PMA).

Dans le cadre de son mandat de fourniture de capitaux et d’instruments d’investissement, l’UNCDF offre des modèles de financement du «last mile» permettant de débloquer les ressources publiques et privées, notamment au niveau national, afin de réduire la pauvreté et d’encourager le développement économique local.

Les modèles de financement de l’UNCDF ouvrent à travers trois axes, à savoir : 1) les économies numériques inclusives, qui connectent les personnes, les ménages et les petites entreprises aux écosystèmes financiers qui catalysent la participation à l'économie locale et fournissent des outils pour vaincre la pauvreté et gérer leur vie financière ; 2) le financement du développement local, qui permet aux municipalités de dynamiser l'expansion économique locale et le développement durable par le biais de la décentralisation fiscale, du financement municipal innovateur et du financement structuré de projets ; et 3) le financement d’investissements, qui fournit une structuration financière catalytique, une réduction des risques et le déploiement des investissements pour favoriser l'impact des ODD et la mobilisation des ressources au niveau national.

NE LAISSER PERSONNE DE CÔTÉ À L'ÈRE DU NUMÉRIQUE

La stratégie de l'UNCDF visant à ne « laisser personne de côté à l'ère du numérique » se fonde sur plus d'une décennie d'expérience dans le domaine de la finance numérique, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique. L'UNCDF affirme que l'objectif visant à réaliser pleinement le potentiel du principe d'inclusion financière numérique en soutien des ODD va de pair avec une philosophie de promotion d'économies numériques ne laissant personne de côté. L'UNCDF souhaite, à l'horizon 2024, autonomiser des millions de personnes et leur permettre d'utiliser au quotidien des services tirant profit des innovations et des progrès technologiques et contribuant à la réalisation des ODD. L'UNCDF appliquera une approche axée sur le développement de marché et s'emploiera à corriger les dysfonctionnements sous-jacents des marchés.