Un Nouvel Outil pour la Transformation Digitale au Burkina Faso
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Le Burkina Faso est en chantier sur le plan du numérique. De nombreux efforts ont été faits par le gouvernement pour la transformation digitale du pays sous le leadership de la Ministre de l’Economie Numérique, des Postes et de la Transformation Digitale, Hadja Fatimata Ouattara. Pour faire l’état des lieux de cette transformation, une étude a été commanditée avec l’appui technique et financier de UNCDF et de la Coopération Luxembourgeoise.
L’IDES (Inclusive Digital Economy Scorecard) est un outil de politique élaboré pour aider les gouvernements à la prise de décisions pour la transformation numérique de leur pays. Il identifie les principales contraintes du marché qui entravent le développement d'une économie numérique inclusive. Il vise à fixer les bonnes priorités avec les acteurs publics et privés pour favoriser une économie numérique inclusive qui ne laisse personne de côté.
Le Burkina Faso avec l'Ouganda, le Népal et les îles Salomon sont les premiers pays à entreprendre cet exercice qui constitue une première. Entre octobre 2020 et février 2021, UNCDF a travaillé en étroite collaboration avec le ministère burkinabè en charge de l’économie numérique, des postes et de la transformation digitale pour élaborer ce rapport.
Le 18 février 2021, Sabine Mensah, Coordonnatrice Régionale Inclusion Financière et Numérique Afrique de l’Ouest et du Centre, l’équipe pays de l’UNCDF et Mathieu Ciowela, Représentant Résident du PNUD ont procédé à la remise officielle du rapport IDES à la Ministre de l’Economie Numérique, des Postes et de la Transformation Digitale, Hadja Fatoumata Ouattara à Ouagadougou. Il ressort que jusqu’ en fin 2020, l’économie numérique du Burkina était en phase de démarrage. Le gouvernement travaille à renforcer un environnement réglementaire favorable et soutenir le secteur privé pour continuer à développer les services numériques de masse dans les secteurs des télécommunications et de la finance afin de renforcer les infrastructures nécessaires. L’inclusion numérique est encore faible (39 pour cent), ce qui veut dire que la majorité des burkinabè n’ont pas un accès équitable aux services numériques de base.
Ce rapport IDES porte essentiellement sur quatre composantes de l’économie numérique inclusive : Politique et réglementation, infrastructures, innovation et compétences. Ce sont ces facteurs qui sont évalués pour donner un aperçu global de l’état de lieux de l’économie numérique du pays.
- Politique et réglementation : Un relatif progrès est à enregistrer à ce niveau au Burkina (68 pour cent). Le cadre règlementaire nécessaire pour aboutir à une révolution numérique performante est en train d’être mis en place. Le gouvernement affiche une volonté politique de stimuler le développement d'une économie numérique inclusive.
- Infrastructures : L’infrastructure numérique inclut les éléments tels l’identification, la couverture du réseau, l’appropriation des technologies et paiements numériques. Elle est encore à un faible niveau au Burkina (score de 37 pour cent). Ceci pourrait s’expliquer par le faible niveau de possession de smartphone et d’utilisation d’internet, le manque de systèmes de paiements ouverts et interopérables.
- Innovation : L’écosystème de l’innovation est à un stade précoce (32 pour cent). Ce qui signifie que le Burkina innove peu. Les quelques fintechs et start-ups déjà existantes sont confrontées à des défis importants tels que le manque de financement.
- Compétences : Pour avoir une économie numérique solide et prometteuse, il faut des utilisateurs avec des compétences numériques. Au Burkina, le score est de 26 pour cent, donc les utilisateurs ont des compétences limitées. Ce score peut s’expliquer par la faiblesse du niveau d’éducation financière, numérique et des compétences de base.
Pour en savoir plus , consultez le rapport disponible ici
Selon le chargé d’affaires du Grand-Duché de Luxembourg, Joseph Senninger, « le Burkina Faso est dans une bonne dynamique en ce qui concerne le développement numérique. Il a remercié l’UNCDF pour son engagement personnel dans l’élaboration de ce rapport et d’avoir associé le Grand-Duché du Luxembourg dans le développement de cette étude. »
« Le numérique donne de nombreuses opportunités »
Mathieu Ciowela du PNUD est, quant à lui, revenu sur l’importance du numérique dans le développement d’un pays. « Le numérique donne de nombreuses opportunités. Il est transversal et est un facteur incontournable de développement », a-t-il mentionné.
La coordonnatrice régionale inclusion financière et numérique pour l’UNCDF Sabine Mensah, « a pris la parole pour remercier d’une part les autorités pour leur disponibilité et leur engagement soutenu à faire du numérique un levier important de développement économique et social ; et d’autre part le Luxembourg pour l’appui financier qu’il apporte à UNCDF pour accompagner la mise en œuvre des priorités du gouvernement. »
Dans ledit rapport, des recommandations ont été faites pour renforcer le processus de transformation digitale au Burkina Faso. Parmi ces exhortations, on peut citer l’établissement d’un forum de collaboration des parties prenantes, la mise en place d’une carte d’identité numérique nationale et d’une cartographie des stratégies sectorielles et l’élaboration des plans d’actions pour renforcer les compétences numériques de la population.