Au Bénin une subvention du Mécanisme de Financement de l’Adaptation au niveau Local (LoCAL), aide a realiser les plans du gouvernement local : permettre aux éleveurs de l'ethnie Fulani de s'occuper de leur bétail plus facilement et en toute sécurité et aux agriculteurs d'irriguer les jardins potagers dans une région touchée par le climat et qui fait face a des conflits dus aux ressources limitées.

Avant le projet de construction d'un barrage et d'un pont à Siénou (district de Cobly), à l'extrême nord-ouest du Bénin, les récoltes étaient mauvaises ; les gens se noyaient régulièrement en essayant de traverser le fleuve qui enfle pendant la saison des pluies mais qui est asseche pendant une bonne partie de l'année. Les éleveurs n'avaient pas d'autre choix que d’amerner leur bétail jusqu'au Togo voisin pour chercher de l'eau.

Suite à une série de consultations avec les villageois, les équipes techniques du GL et des administrations publiques avec le soutien technique de LoCAL ont identifié une série d'actions d'adaptation et d'investissements dans cette région aride du Sahel d'Afrique de l'Ouest, aux prises avec les impacts du changement climatique. Ces dernières années, les communautés pastorales et agricoles qui coexistent depuis des siècles sont de plus en plus en conflit sur l'accès à la terre et à l'eau, entraînant des milliers de morts en Afrique de l'Ouest. Les investissements sont une bouée de sauvetage et une source d'espoir pour les communautés qui sont aux prises avec des périodes prolongées de sécheresse ponctuées par des pluies imprévisibles qui peuvent être extrêmement intenses, ce qui l'agriculture difficile et abime les maisons et les infrastructures limitées de la région.

D'autres ont indique lors des réunions que lorsque les pluies tombent, elles sont inégalement réparties. Les zones recevant les précipitations sont souvent inondées ou accompagnées de vents violents qui détruisent les maisons traditionnelles en terre battue.

En utilisant le système innovant de subventions de résilience climatique basées sur la performance de LoCAL, les communautés et les CL de la région ont pu développer des plans d'investissement qui incluent des infrastructures pour canaliser et retenir l'eau pour les animaux et l'agriculture irriguée.

Il est attendu qu'avec une meilleure captation de l'eau, les arbres pourront également se régénérer et fournir une barrière naturelle aux vents forts qui peuvent siffler à travers les plaines ouvertes.

Apres avoir dirige la premiere phase de planification du projet, les communautés et les CL ont été impliqués tout au long de la phase de construction et de mise en œuvre, avec des suivis et des briefings réguliers par l'intermédiaire des élus locaux.

« Dans une région où les communautés sont de plus en plus en concurrence pour des ressources en terres et en eau limitées, il était très important que toutes les parties se sentent investies dans le projet », a déclaré Cossoba Nanako, responsable de pays de l'UNCDF au Bénin.

L'histoire de Moussa Bouba :

« Je suis Peul. Je ne vis que de mon bétail. L'espace de pâturage diminue chaque année en raison de l'expansion des terres arables. Il y a des conflits répétés avec les producteurs surtout pendant la saison sèche qui s'allonge de plus en plus en raison du changement climatique. En plus de cela, abreuver mes animaux est aussi un problème. Avant, je devais aller au Togo, à plus de 25 km du camp peul, pour abreuver mes animaux.

"Nous bénéficions doublement de ce projet. Avant, nous construisions nous-mêmes un pont de fortune avec du bois qui pourrissait dans l'eau chaque année et causait de nombreuses noyades. Avec la crue de la rivière en août et septembre, seuls certains des hommes plus âgés qui savent nager ont réussi à traverser la rivière. En plus, le barrage permettra à notre bétail de s'abreuver à tout moment, surtout en saison sèche. Ainsi, nous économisons du temps et de l'énergie !"